Solitude. Parfois ou même souvent je me sens seule. Je cours après des rêves perdus sachant que jamais je ne pourrais les rattraper & durant cette course effrénée je suis seule. Il n'y a personnes pour courir à mes côtés, même si j'ai des amis, des personnes qui m'aiment je le suis durant cette course. Ils ne savent pas ce que je cherche à rattraper, ils n'imaginent pas la peine que je peux ressentir parfois lorsque je suis seule ou bien lorsque je pense à ce que j'aurais aimé avoir. Une famille, voilà après quoi je cours depuis mon enfance. Je n'en ai jamais réellement eut, ayant des parents bien trop absents mais, surtout enfants. J'ai du murir trop vite et à présent je suis dans cette course effrénée non seulement pour tenter d'attraper des parents que je n'aurais jamais mais, aussi une enfance digne de ce nom. Bien sûr parfois j'ai l'impression d'être égoïste, comparé à beaucoup d'enfants je n'ai pas eu une enfance malheureuse mais, pourtant j'en ai toujours souffert. Durant un moment j'avais réussi à le cacher mais, ses derniers temps, avec ses jours de neiges je ne cessais de souffrir de cette enfance que je ne connaîtrais jamais.

Soupirante je me levais et attrapais mon manteau que j'avais déposé sur ma chaise. Je ne pouvais pas rester ici une minute de plus seule dans cette immense maison. Les larmes me montaient aux yeux, avec un geste lasse je les effaçais et je partais sans me retourner ni même fermer à clef la maison. Il fallait que je parte, que je respire, que je pense à autre chose, que je m'évade, il le fallait réellement. J'avais déjà eu cette sensation d'étouffement en faisant des crises de panique lorsque je n'arrivais pas à tout gérer à la maison quand j'étais jeune. Je m'étais occupée de tout, les papiers, le ménage, les courses et en plus de mes études. Mes parents préféraient sortir, vivre leur vie sans faire réellement attention à leur fille. Je savais pourtant qu'ils m'aimaient, j'en étais bien sûr persuader mais, ils n'avaient jamais été là. Pour les jours de fêtes toujours, bien sûr c'est ce qu'ils préféraient et j'avais aussi d'excellents souvenirs avec eux mais, lorsque je repensais à toutes ses périodes de solitude je replongeais. Dès que j'avais eut l'âge de m'occuper de moi-même ils avaient commencé à sortir en me laissant à la maison seule. Je n'avais alors que sept ans et c'est à partir de là que tout avait commencé.

Je m'étais retrouvée au port sans même m'en rendre compte. Je ne me souvenais que d'avoir couru puisque c'était haletante que je m'arrêtais sur l'immense ponton avant de m'asseoir après avoir retiré mes chaussures laissant ainsi mes pieds plongés dans l'eau. L'eau était agréablement froide, j'en avais besoin. Je faisais abstraction de toutes les personnes autour de moi, aucune ne m'intéressais & d'ailleurs je n'en connaissais aucune. Mon regarde se posa au loin sur l'horizon. Fermant les yeux je respirais profondément, parfois j'aurais aimé pouvoir tout oublier mais, je n'y arrivais pas. Lasse je laissais mes mains touchées la surface de l'eau lorsque j'avais senti qu'on me regardait. Regardant derrière moi je vis une très belle femme brune qui me semblait irréel. Je fermais mes prunelles noisettes un petit moment & lorsque je les rouvris elle était toujours là à me regarder. Étrangement je n'avais pas peur, bien au contraire elle m'inspirait confiance. Devenant légèrement rouge je lui souris doucement avant de poser de nouveau mon regard sur l'horizon.