Errant dans mon appartement, je décidais de me rendre dans la pièce consacrée au débarras. Vous savez, celle que nous possédons tous, où nous rangeons tout ce que nous ne savons pas où mettre. Je voulais vérifier quelque chose. La date. Non, pas celle d'aujourd'hui mais celle du jour où tout a basculé. Je fouillai dans les quelques affaires éparpillées et retrouvai mon journal intime. Vieille habitude que je dois à un ami qui perdait occasionnellement la mémoire. Il notait tout et j'en ai déduit que je serais peut être content de pouvoir retrouver la trace de mes souvenirs. D'autant plus qu'écrire m'aide beaucoup ces temps ci. Alors ... J'ouvris délicatement le journal car ne l'ayant pas ouvert au début depuis longtemps, je redoutais un nouveau plongeon dans le passé. Mais je savais que j'en avais besoin. Les premières lignes étaient écrites à l'encre noire, les lettres bien dessinées. Il s'agissait du jour où je l'avais eu en cadeau d'anniversaire. J'avais alors tout juste quatorze ans. Ma vie allait parfaitement bien.

"Aujourd'hui, Papa et Maman m'ont offert ce journal qui je l'espère va supporter mes problèmes et m'accompagner dans mes moments de joie. "

Ce fut tout ce que j'avais marqué ce jour là. Ces quelques lignes étaient suivies par des paragraphes de plus en plus gros qui prenaient de plus en plus de temps à écrire. J'y parlais de mes parents, surtout et de mes amis. Je disais que mon père de nationalité anglaise était parti en France chercher ma mère, de nationalité française. Elle avait été voir sa famille. J'ai toujours été fier d'être né de l'union de deux nationalités différentes. J'étais donc bilingue et content de l'être. Cela m'aide pour mon travail. Jusqu'au jour de mes seize ans, le journal racontait ma vie à Londres, ma passion pour les chevaux qui me conduisit au polo et aussi mon niveau scolaire qui était plutôt pas mal. Pour l'instant pas de problème. Je souris à la lecture d'un mot "Polo". Je l'avais écris juste après m'être inscrit dans une équipe, j'étais très fier et heureux d'y être. Peu à peu, les paragraphes se faisaient plus rares et aussi plus courts. Nous y voilà... Ce passage de ma vie me dérange énormément.

"Aujourd'hui j'ai seize ans. C'est pas génial? A moi la grande vie !!"

Pour l'instant rien de bien gênant... Le pire arrive après. Je me suis trouvé une copine assez populaire et devins donc moi même populaire. J'avais beaucoup d'amis, pas mal de filles me tournaient autour et du coup, la popularité me montait à la tête comme elle avait affecté d'une manière similaire ma copine de l'époque. J'étais devenu arrogant, sur de moi et vraiment pas agréable à côtoyer. Je m'étais même surpris à être méprisant envers un pauvre gars qui ne m'avait rien fait. J'étais devenu ... Débile. C'était le mot.Une année passa, une année pendant laquelle je ne fis rien pour changer mon caractère au plus grand désespoir de mes parents. J'enchainai les conquêtes "Aujourd'hui j'ai largué Hannah, elle valait plus trop le coup, du coup, je me suis casé avec Liza. " Pathétique Une fille changea ma vision des choses. Un sourire transforma mon visage à la lecture de son prénom. Candice. Elle était jolie et m'ouvrit les yeux sur ma situation. Mais il y avait un après. Malgré son soutien, et je l'aimais beaucoup, je voulais me prouver que j'avais changé. Et cette volonté m'entraina dans une affaire de drogue. Cette partie là n'est que pure souvenir. J'ai arrête d'écrire pour seule et unique raison que je n'avais pas envie de mettre ce que je vivais sur du papier, noir sur blanc. C'était bien trop douloureux et... incompris. Je pris ma tête entre mes mains et inspirai. Je repris la lecture.

"Aujourd'hui, tout est fini. Je vais mieux."

Je frissonnai. Cette phrase, je me souvenais parfaitement quand je l'avais écrite. En revenant de la clinique de désintoxication. Mes parents m'y avaient trainé de force et aujourd'hui je les en remercie. Malgré ce que j'en pensais lorsque j'y étais, cela m'a beaucoup aidé. Pendant cette période par contre j'ai eu beaucoup de temps pour écrire et ainsi, les blocs de texte ont presque doublé de taille. C'était ma seule occupation lorsque les autres patients dormaient ou travaillaient leurs devoirs. Mes devoirs ? Je n'en n'ai pas souvenirs. Je devais les faire de temps en temps. Enfin, j'ai eu mon bac avec mention donc je devais quand même bien bosser.

"J'ai le bac! Enfin !"

Je me souvenais parfaitement de ce que j'éprouvais ce jour là. De la joie, mêlée à de l'angoisse. C'était l'entrée dans un monde nouveau, celui des études supérieures qui mènent au travail. Dans la suite de mon journal, je parlais de mon entrée à l'école d'interprétariat, de mes amis et aussi des éventuelles copines que j'ai pu avoir. Il ne faut pas oublier Havane mon labrador. En parlant de lui, il était affalé sur son coussin pas très loin de la télévision. Je percevais son ronflement lourd dans la pièce, signe qu'il dormait profondément.Qu'est ce que je l'aimais ce chien. Je retournai à mon journal. Je n'avais pas écris grand chose de bien intéressant jusqu'à maintenant. En fait, il n'y a que ces derniers mois que j'ai vraiment écris plusieurs pages chaque jour. Cela m'aide d'extérioriser quelque chose que je ne peux pas dire à quelqu'un. Des fois l'écriture c'est une bonne thérapie; Lorsque je revis cette date, je me laissai glisser contre le mur et basculai la tête en arrière. Mes yeux se fermèrent. Je savais ce que j'avais écrit.

"Il faisait nuit noire et moi Michael Thomas et Kevin on rigolait comme des cons, j'étais au volant. On n'était pas bourrés, loin de là mais mes potes devaient quand même être assez euphorique ce qui provoquait des rires résonnants dans toute la voiture. C'est alors que je l'ai vue. Ce visage, cette silhouette qui ne cessa de me hanter depuis. Je ne sais ce qu'il ma pris, j'ai accéléré comme pour lui faire peur . J'ai manqué ma déviation, ne pouvant détourner ma trajectoire. La voiture la heurta. Panique. Angoisse. Je sortis et complètement affolé je me tournai vers les autres. Ils riaient et me disaient qu'il fallait partir. Je ne pouvais pas... Je me baissai vers elle pour écouter si elle respirait. Oui. Je pris peur et m'enfuis. Je ne sais pas si cela aurait été mieux que je reste. Quoi qu'il en soit, depuis ce jour là, ce visage me hante, dans mes rêves je revois sa silhouette, en danger. Et moi, comme un con je m'enfuis encore et encore."

Je me rendis compte que cette situation n'avait pas beaucoup changé. Quelques semaines plus tard, je la voyais toujours dans mes rêves, toujours les mêmes histoires. Moi qui m'enfuis. C'était affreux de savoir que quand j'allais m'endormir, j'allais la voir de nouveau en danger. Incapable de changer le cours des choses.

• Lili • Hey salut toi ! C'est quoi ton petit pseudo ? Liw • Et ton surnom ? Lisou • Girls or Boys ? Girl • Comment as-tu débarqué sur le forum ? Top site • Et, est-ce qu'il te plaît ? Oh oui ! :D • T'as encore un petit truc à dire pour les admins ? Spoiler: